illustration: Susan Seddon Boulet
Morgane
C'est
la flamme de la vie qui brûle si fort en mon âme:
chaque jour est
un cri, un appel vibrant au cœur;
J'ai crée du bout des doigts
le rêve où je demeure
immobile figurine de porphyre taillée ad
vitam aeternam.
Mes yeux émeraude flamboient dans les
ténèbres lunaires
ainsi que feux follets autrefois au milieu des
cimetières;
mes sortilèges magiques étaient faits de
poussière.
Mes pouvoirs je les tenais du plus secret des
univers.
De l'antique et mystérieuse Avalon où jadis je
demeurais
il ne reste aujourd'hui plus guère de brumes à
enchanter.
Mon souvenir demeure en quelque val perdu d'une
forêt
Et mon âme en survit dans le regard d'un seul
sorcier.
Incomprise, rejetée dans les méandres du temps
démystifié
que me reste-il encore, dites-moi, de toutes mes
magies ?
Je n'ai de la fée que les dons octroyés à la
femme que je suis,
Mes lèvres ne disent que les mots qui
résonnent sincérité.
Morgane je suis, née des siècles
passés, des empires éclatés
Prêtresse lunaire, incantant la
matière tout autant que le feu.
Dans mon regard péridot la
flamme d'oubli demeure toujours
j'en répudierai tous les pouvoirs
hormis celui de l'amour.
Ysatis