vendredi 11 novembre 2011

La fontaine





La fontaine




Par delà les frontières des ombres de ce monde
il est un lieu entaché de lumière sous les ramures.
Les ondes qui l'en voûtent se parent des murmures
un millier de soupirs aux fantômes qui répondent.


J'ai marché sur le chemin semé de poussière fine
arpenté ce destin fatal où sent bon l'aubépine.
Comme un labyrinthe initiatique dans le mystère
j'ai marché au silence d'une psalmodie,une prière.


Sous la haute frondaison d'un chêne,je l'ai trouvée
la secrète fontaine dormante sous les nuées.
L'eau pure et translucide qui à mes pieds frémissait
je l'ai bue comme un filtre à effacer mes regrets.


Oh dites moi esprits féeriques de cette antique forêt
Quel terme échu me faut-il inscrire sur le perron?
Je voudrais de mes mains verser l'eau à jamais:
Plus qu'un orage ,m'y libérer enfin de son nom!


Il m'a ouvert sans bruit les portes de ma vie
j'y suis entrée sans crainte des ombres projetées;
abandonnant mes peurs à son corps j'ai donné
la promesse du mien dans l'abandon qui bannit.




Oh dites moi, esprits qui sur ce lieu sanctifié veillez
quels sont les mots à dire pour de l'obscur me délivrer?
Je sens les liens qu'il tisse dans ma chair me bâillonner
son pouvoir maléfique endort ma source de clarté..


La beauté de son amour est un cri à la vie
j'en connais la torture dans l'alcôve consacrée;
Son regard outremer jadis m'eut emportée
dans le ressac séducteur de ses bras amis.


Mais encore le suivre aujourd'hui serait un parjure.
J'ai laissé survivre en moi tant de ces fêlures.
Aidez moi,d'un oubli à m'en délivrer à jamais;
esprits qui sur cette fontaine ,je sais, veillez...


En mes mots dépouillés d'orgueil sur ce perron de pierre
en litanie je dépose ici le fardeau de l'épouvante.
Si je survis à la nuit,dans l'ombre des fantômes qui me hantent
je serai à jamais servante de l'autre Monde dans la lumière.


02/05/05

mercredi 9 novembre 2011

Petit peuple

Peinture de Edward Robert Hugues (1908)


A la lune pleine qui s'arrondit aux cieux
Elles avaient accroché chacune dans leurs cheveux
Poussières d'étoiles, fragments d’argent, de miel,
Nuées d’or, de diamants à leurs fragiles ailes...

Sur le sentier clair obscur, vers la clairière,
Elles traçaient arabesques, volutes embrumées.
La soie de leurs atours faits de fils de lumière
Accrochait en reflet d'Hécate la lumière...

Feu follets, vers luisants en abords de forêt
D’un halo  de magie éclairaient le ballet...
Les Dames fées riant sinuaient le chemin,
Le cristal de leur voix charmant tous les lutins.

A la lune pleine qui s’arrondit chagrin
Elles dansèrent le chant qui scintille de vie,
Puis quand le chaud soleil éveilla le matin
Au cœur de la futaie, se sont évanouies...

Ysatis de Winter

Cherche -moi où sommeillent nos rêves...

  Cherche-moi.  Acrylique juillet 2022